La saison 2025 de surveillance des pollens a démarré le 20 janvier dernier et les premiers résultats témoignent d’un risque déjà « moyen » pour nos amis allergiques, en lien notamment avec la présence en quantité des pollens de noisetiers dans l’air. Et justement, pour près de 30 % de la population, certains mécanismes peuvent expliquer la survenue de symptômes allergiques…
Qui est touché par l’allergie aux pollens ?
La prévalence de l’allergie aux pollens varie en fonction de l’âge : elle touche davantage les jeunes adultes que les enfants et les seniors.
Les estimations les plus pertinentes de la prévalence de l’allergie aux pollens issues d’enquêtes épidémiologiques menées en France, de 1994 à 2006, sont au plus :
- de 7 à 20% chez les enfants ;
- de l’ordre de 30% chez l’adulte.
La prévalence de la « pollinose » varie selon les régions, en fonction de la végétation et de l’intensité des saisons polliniques. Une prédisposition génétique est un facteur de risque, mais l’exposition prolongée aux pollens peut suffire à déclencher une allergie chez n’importe quel individu.
La pollinose apparaît le plus souvent entre 8 et 20 ans, et diminue avec l’âge. Après 35 ans, la révélation d’une prévalence à l’allergie est rare.
La survenue d’une allergie
L'allergie est une réaction immunitaire de défense normale de l'organisme. Elle correspond à une réponse exagérée de l’organisme vis-à-vis d’une substance étrangère : l’allergène.
Le mécanisme de l’allergie se déroule en deux temps :
- Phase de sensibilisation : au cours d’un premier contact, le système immunitaire identifie la substance comme un allergène
- Phase allergique : lorsque l’organisme entre de nouveau en contact avec l’allergène, les premiers symptômes allergiques apparaissent, ce sont en fait des réactions de défense de l’organisme.
En présence des allergènes, le système immunitaire d’une personne allergique réagit en libérant des anticorps, à l'origine d’une inflammation des muqueuses. Etre « allergique », c'est donc être excessivement réactif vis-à-vis d'éléments souvent inoffensifs, au contraire des bactéries, virus et parasites.
Pour certaines personnes, le pollen peut s’avérer un allergène. Lorsqu’il entre en contact avec les yeux et le nez des personnes sensibilisées, une réaction est déclenchée. Celle-ci apparaît malheureusement tous les ans pendant la saison pollinique, quand les pollens auxquels les personnes sont allergiques sont présents dans l’air.
…de plus en plus d’allergiques ?
Les études épidémiologiques récentes indiquent une augmentation de la fréquence de l’allergie pollinique. Celle-ci peut-être induite notamment par la pollution atmosphérique, qui renforce l’agressivité des pollens et fragilise les voies respiratoires.
Tous les pollens ne sont pas dangereux
Pour provoquer une réaction allergique, il faut :
- Que le pollen soit émis en grande quantité : c’est le cas des plantes anémophiles, dont le pollen est transporté par le vent, telles les graminées, l’ambroisie, le cyprès, le bouleau…
- Qu’il soit de petite taille : les grains de pollen resteront d’autant plus longtemps dans l’atmosphère, et pourront parcourir de plus grandes distances qu’ils sont petits et légers
- Qu’il ait un fort pouvoir allergisant : il faut qu’il puisse libérer ses particules protéiques responsables de la sensibilisation
Les symptômes
En pénétrant dans les voies respiratoires des personnes allergiques, les pollens peuvent provoquer des troubles bénins à sévères, mais toujours gênants :
- Au niveau du nez : rhinite allergique (irritation et picotements du nez, éternuements à répétition, obstruction et congestion nasale, démangeaisons, altération de l’odorat… la rhinite allergique ressemble souvent à un rhume interminable dont on ne voit pas la fin. C’est en réalité une inflammation du nez)
- Au niveau des bronches : asthme (toux sans fièvre, gênes respiratoires lors d’un effort ou la nuit… l’inflammation des bronches se traduit par une diminution de leur calibre. Elles deviennent plus fragiles, plus réactives vis-à-vis de l’environnement, pouvant se resserrer brutalement : c’est l’asthme)
- Au niveau des yeux : conjonctivite allergique (des yeux qui rougissent, picotent et pleurent, des paupières qui gonflent, une sensation gênante de sable dans les yeux…)
- Au niveau de la peau : urticaire ou eczéma de contact (la peau démange, elle est irritée. Des plaques rouges, des papules (bouton rouge comme une piqûre d’ortie) ou des boutons pointent)
Des maux de tête et une fatigue majorée par des troubles du sommeil peuvent aussi s’installer.
Sans prise en charge, les symptômes de l’allergie peuvent s’aggraver et évoluer vers un asthme chronique. Les médecins savent de mieux en mieux diagnostiquer l’allergie. Il ne faut donc pas hésiter à consulter et il est recommandé de la dépister dès le plus jeune âge.
Les traitements
Pour échapper à la crise allergique, le mieux est d’éviter les allergènes. Même si cela n’est pas toujours évident, certains contacts peuvent être réduits. C’est ce que l’on appelle l’éviction de l’allergène.
Si l’éviction se révèle impossible ou insuffisante, selon l’allergie, le médecin et/ou l’allergologue peut décider d’un traitement à suivre :
- Les traitements symptomatiques : pour soulager les symptômes lors des épisodes allergiques, lorsque les pollens sont présents dans l’air. Des antihistaminiques ou des corticoïdes locaux permettent de calmer l’inflammation, les démangeaisons et l’écoulement nasal. Cependant, leur action est limitée car lorsque l’on arrête ces traitements, les symptômes reviennent.
- La désensibilisation (ou immunothérapie allergénique) lorsque l’allergène est identifié. Ce procédé, d’une durée de 3 ans en moyenne, habitue peu à peu l’organisme à l’allergène mis en cause.
Un diagnostic précoce permet d’adapter la prise en charge et d’améliorer la qualité de vie.
Les bons gestes
Avant un pic pollinique, un traitement prescrit par un médecin ou un allergologue peut aider à limiter l’apparition des symptômes chez les personnes allergiques.
Pendant le pic, plusieurs mesures d’éviction peuvent réduire l’exposition aux pollens :
- J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée
- J’évite les sorties par temps sec et ensoleillé, surtout entre 9h et 18h, lorsque la concentration de pollens est maximale.
- Je porte des lunettes de soleil pour protéger mes yeux
- En voiture, je garde les vitres fermées et fais entretenir le filtre anti-pollen si mon véhicule en est équipé
- J’évite de mettre à sécher le linge à l’extérieur
- Je rince mes cheveux avant de me coucher pour éviter un transfert de pollens sur l’oreiller
- De retour chez moi, je change de vêtements pour ne pas disperser à l’intérieur les pollens accumulés à l’extérieur
En cas de symptômes allergiques, il convient de consulter un médecin ou un allergologue pour un suivi adapté.
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