L’arrivée des fêtes transforme nos maisons : lumières scintillantes, sapins décorés, couronnes à l’entrée… Cette période apporte son lot de magie, mais elle invite aussi à rester attentifs à la qualité de l’air intérieur. Certains objets décoratifs peuvent en effet libérer des substances indésirables dans nos logements.
Pourquoi certaines décorations posent problème ?
Beaucoup d’éléments de Noël sont fabriqués à partir de plastiques ou de matériaux traités, qui peuvent émettre différentes substances dans l’air.
Plastiques et additifs
- PVC : il peut dégager de petites quantités de composés organiques volatils (COV), notamment lorsqu’il est associé à des colles ou peintures, ou lorsqu’il est exposé à la chaleur. En vieillissant, il produit aussi une poussière très fine susceptible de pénétrer profondément dans les poumons.
- Phtalates : ces substances, utilisées pour assouplir les plastiques, sont considérées comme des perturbateurs endocriniens. Elles peuvent agir sur le système reproducteur, le développement du fœtus ou encore le métabolisme.
- Métaux : certains éléments décoratifs peuvent contenir du plomb ou de l'aluminium, deux métaux susceptibles d’entraîner des troubles neurologiques ou respiratoires, surtout lorsque les décorations se dégradent et libèrent des poussières.
De nombreuses décorations sont traitées avec des retardateurs de flamme, souvent à base de brome. Ces composés peuvent avoir des effets nocifs, notamment sur le système reproducteur et le développement du fœtus. Ils s’accumulent dans les graisses, se transfèrent dans la chaîne alimentaire et sont aujourd’hui détectés jusque dans l’air de régions très éloignées comme l’Arctique.
Les décorations à limiter
Le sapin de Noël artificiel, souvent fabriqué en PVC et parfois traité avec des retardateurs de flamme à base de brome ou des phtalates, peut émettre des composés organiques volatils (COV) et accumuler de la poussière. De manière générale, certaines décorations sont particulièrement susceptibles de dégrader la qualité de l’air intérieur :
Souvent composée de matières plastiques ignifugées, elle contient des substances potentiellement allergisantes. Lorsqu’on la pulvérise, les particules et solvants se dispersent dans l’air du logement et peuvent irriter les voies respiratoires.
Les guirlandes brillantes traditionnelles sont fabriquées en plastique souple grâce à l’ajout de phtalates, qui rendent le matériau flexible. Avec le temps et l’exposition à la chaleur ou à la lumière, le plastique peut se dégrader et libérer de petites quantités de ces substances dans l’air ou la poussière, pouvant impacter le développement et le métabolisme, notamment chez les enfants.
Très prisés pour créer une ambiance chaleureuse, ils peuvent dégager des polluants lors de leur combustion, comme le dioxyde d’azote, le monoxyde de carbone, des composés organiques volatils (formaldéhyde, benzène) et des particules fines. Ces substances peuvent irriter les yeux, le nez et les voies respiratoires et, en cas d’exposition répétée, contribuer à des problèmes respiratoires ou cardiovasculaires.
Couronnes et décorations artificielles
Fabriquées en plastique, textile synthétique ou mousse, elles peuvent contenir des retardateurs de flamme, des phtalates ou des pigments synthétiques. Avec le temps, ces matériaux peuvent se fragmenter et libérer des particules dans l’air ou la poussière, augmentant l’exposition aux composés chimiques et aux allergènes.
Figurines et objets décoratifs
Les figurines et objets décoratifs en résine ou en plastique peint peuvent émettre des composés organiques volatils provenant des peintures, vernis ou colles. En vieillissant, ils peuvent aussi libérer de fines particules dans l’air ou la poussière, contribuant à l’exposition aux polluants intérieurs.
Des alternatives plus saines et plus durables
Pour décorer tout en limitant les émissions de polluants, on peut privilégier des matériaux naturels ou recyclables… ou simplement utiliser ce que l’on possède déjà !
Quelques idées :
- Fabriquer un sapin original à partir de bois, carton, tissu ou objets récupérés.
- Créer des décorations en tricot, origami, pommes de pin, feuilles, houx, fruits séchés, ou encore en réutilisant des bouteilles en verre ou en plastique.
- Réaliser sa propre neige artificielle avec un mélange d’eau et de blanc de Meudon, à vaporiser sur les décorations.
Bien stocker ses décorations pour l’année suivante
Sapin artificiel et décorations du commerce
Il est conseillé de les ranger dans leur emballage d’origine, dans un endroit sec et à l’abri de l’humidité afin d’éviter la poussière, les moisissures ou une dégradation prématurée.
Elles peuvent être stockées dans des emballages récupérés : boîtes à œufs pour les objets fragiles, rouleaux d’essuie-tout pour protéger les guirlandes, papier journal pour les couronnes. Comme pour les autres décorations, mieux vaut les conserver dans des cartons placés dans un lieu sec.
Les bons gestes
Avant l’installation
- J’aère mes décorations avant de les installer, ainsi que mon sapin artificiel.
- Je privilégie les décorations en matériaux naturels (bois, carton, tissu) plutôt qu’en plastique.
- Je choisis des produits qui nécessitent le moins possible de traitements ignifuges ou chimiques.
Pendant les fêtes
- Je limite l’utilisation de bougies et d’encens, et je veille à aérer régulièrement les pièces.
- Je choisis des guirlandes homologuées NF et équipées d’ampoules LED pour réduire la consommation d’énergie et la chaleur émise.
- Je débranche mes guirlandes la nuit et lorsque je m’absente pour éviter tout risque et économiser de l’électricité.
- Je peux confectionner mes propres décorations avec des matériaux simples et naturels, pour limiter l’exposition aux produits chimiques.
Après les fêtes
- Je range mes décorations dans un endroit sec et à l’abri de l’humidité pour éviter moisissures, poussières et dégradation des matériaux.
- Je stocke les sapins naturels en vue de les composter ou, si vendu en pot, je les replante dans le jardin lorsque c’est possible.
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