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L'hiver, saison des particules

Photo d'une fenêtre puverte montrant de la neige sur l'arbre dehors. La photo est accompagnée du conseil "J'aère mon logement chaque jour, en toute saison, et même en cas d'épisode de pollution de l'air"

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À l'approche de l'hiver, le froid s'accompagne souvent d'une hausse des niveaux de particules fines dans l'atmosphère. Ces derniers jours, l'absence de vent et de précipitations, combinée à un temps stable, a pu favoriser localement les émissions de particules liées au chauffage et leur accumulation dans l’air. Ce phénomène, typique de nos hivers, est bien connu dans la région. Bien que cette pollution soit difficile à éviter en cette saison, des gestes simples peuvent aider à la réduire et à s’en protéger.

Les niveaux de particules sont généralement plus élevés en hiver

Les particules fines sont naturellement présentes dans l’environnement, en raison de phénomènes comme l’érosion causée par le vent, les tempêtes ou les éruptions volcaniques. Cependant, les activités humaines, en particulier les combustions, augmentent considérablement leur quantité dans l’atmosphère :

  • le trafic routier est une source majeure bien connue, qui représente près d’un cinquième des émissions en région BFC (23%)* ;
  • le chauffage constitue une autre source importante, représentant près d’un tiers des émissions de particules PM10 dans la région (29 %). Parmi les modes de chauffage, le bois se distingue comme le plus émissif, notamment en particules PM2,5, portant la part des émissions du secteur résidentiel et tertiaire à 45 %*.

*(données de l’inventaire des émissions pour l’année de référence 2018)

Avec l’arrivée de l’hiver, les concentrations de particules augmentent systématiquement dans l’atmosphère. Les conditions météorologiques spécifiques à cette saison (froid, variations marquées entre le jour et la nuit, absence de vent ou d’anticyclone) entraînent un recours accru au chauffage. En Bourgogne-Franche-Comté, le mois de novembre marque ainsi le retour des particules, qui restent généralement présentes jusqu’en mars.

C’est aussi la période des « inversions de température ». En temps normal, la température de l’air diminue avec l’altitude, ce qui permet à l’air chaud contenant des polluants de s’élever naturellement. Lors d’une inversion de température, le sol se refroidit, notamment la nuit, et un « couvercle » d’air chaud piège les polluants au niveau du sol.

Au mois de mars, avec le recul de l’hiver, d’autres facteurs comme le brûlage de déchets verts et les épandages de fertilisants minéraux ou organiques peuvent également contribuer à l’augmentation des concentrations en particules.

Les effets des particules sur la santé

Si les particules fines sont dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, elles peuvent entraîner des troubles principalement respiratoires et cardio-vasculaires. Selon leur taille, elles pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, tandis que les plus fines se glissent jusque dans les alvéoles et peuvent provoquer de l’asthme, des broncho-pneumopathies… voire altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Elles servent aussi de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (comme les métaux ou les HAP), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang, favorisant les risques d’infarctus, angines de poitrine, troubles du rythme cardiaque… Depuis 2013, les particules PM2,5 sont classées comme « cancérogènes certains » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

…Qui sont les plus vulnérables à la pollution de l’air ?

  • Les enfants de moins de 8 ans, car leurs poumons ne sont pas complètement formés ;
  • Les personnes âgées, car la capacité et les défenses respiratoires diminuent avec l’âge ;
  • Les allergiques et les asthmatiques, plus sensibles aux polluants ;
  • Les insuffisants respiratoires et cardiaques, déjà fragilisés par leur état de santé ;
  • Les femmes enceintes, une partie des polluants respirés pouvant être transmise à l’enfant ;
  • Les fumeurs, dont l’appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac ;
  • Les sportifs, qui, de par leur activité respiratoire accrue, sont plus exposés aux polluants.

Les précédents épisodes de pollution

Dans le cas des particules, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 50 µg/m3/j et le seuil d’Alerte à 80 µg/m3/j.

En Bourgogne-Franche-Comté comme dans d’autres régions, l’historique des épisodes de pollution a pu montrer que les hivers se suivent mais ne se ressemblent pas.

Liste des épisodes de pollution aux particules en Bourgogne-Franche-Comté ces dernières années :

  • En 2024 : 5 jours (donnée provisoire au 28/11/24)

2 jours impactant les 8 départements de la région, les 13 et 14 janvier, 1 jour le 30 mars (Côte d’Or, Doubs, Jura, Saône-et-Loire), 1 jour le 7 avril (Doubs, Nièvre, Saône-et-Loire) et, plus récemment, 1 dépassement constaté le 24 novembre (Doubs et Territoire de Belfort).

  • En 2023 : 6 jours

D’abord 5 jours, du 10 au 14 février, impactant 6 départements (Côte d’Or, Doubs, Haute-Saône, Jura, Saône-et-Loire, Territoire de Belfort), puis le 3 mars sur 4 départements (Doubs, Haute-Saône, Territoire de Belfort, Yonne).

  • En 2022 : 4 jours

Les 14, 15 et 16 janvier sur 5 des 8 départements de la région ainsi que le 23 mars uniquement sur l’Yonne.

  • En 2021 : 7 jours

D’abord en janvier et en février, en lien avec les poussières sahariennes (avec notamment l’atteinte d’un niveau record de 100 µg/m3 en moyenne journalière le 25 février dans le Doubs), puis le 23 décembre (épisode bref et localisé constaté sur le Doubs).

  • En 2020 : 5 jours

Le 24 janvier (Côte d’Or, Doubs, Jura, Yonne), le 25 janvier (Côte d’Or, Doubs, Saône-et-Loire, Yonne), le 26 janvier (Saône-et-Loire), le 28 mars (Territoire de Belfort) et le 22 octobre (Doubs).

Les bons gestes

D’une manière générale :

  • Je privilégie le covoiturage et les transports en commun
  • J’adopte une conduite apaisée, je coupe le moteur à l’arrêt, mon véhicule est régulièrement entretenu
  • Je ne surchauffe pas mon logement (19°C suffisent)

En cas d’épisode de pollution aux particules :

  • Je réduis ma vitesse si la limitation est supérieure ou égale à 70 km/h (sauf si j’ai la vignette CRIT’AIR zéro émission)
  • J’évite d’utiliser le bois et ses dérivés comme chauffage d’appoint ou d’agrément s’il n’est pas une source indispensable de chauffage
  • Je reporte l’utilisation d’outils à moteur thermique (tondeuse, groupe électrogène…)
  • Bien entendu, j’ai conscience que le brûlage à l’air libre des déchets, y compris les végétaux est interdit

FOCUS sur la mesure de restriction de vitesse appliquée sur le tronçon de l’A36 traversant l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard

Une mesure de restriction de vitesse peut être engagée sur l’autoroute A36, dans le cadre des mesures visées dans le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) dont l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard fait l’objet. En effet, en cas de pic de pollution et sur arrêté préfectoral, les limitations de vitesse sont abaissées de 20 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée sur le tronçon d’autoroute traversant l’AUBM pour tous les véhicules, en application des arrêtés préfectoraux n°25_2017_09_04_001 du 4 septembre 2017 dans le Doubs et n°90-2017-08-28-002 du 28 août 2017 dans le Territoire de Belfort, ainsi que de l’article R411-19 du Code de la Route.

Ce PPA a pour but de réduire localement la pollution atmosphérique et ainsi d’améliorer la santé de la population de l’Aire urbaine, notamment les plus fragiles.

Les recommandations sanitaires

De manière générale :

  • Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes 
  • En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien
  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants en intérieur, chauffage au bois…)
  • Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation

Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) : 

  • Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe
  • J’évite toute activité sportive ou physique intense, en plein air comme à l’intérieur
  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (usage de solvants sans protection appropriée, tabac…)
  • Je respecte scrupuleusement ou adapte sur avis de mon médecin le traitement médical à visée respiratoire en cours…

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